100 ans de paix

Il y a 100 ans, jour pour jour, les Sorciers furent vaincus et les Dragons libérés par un groupe d’Elus, ce fut cela qui marqua l’an 0 de notre calendrier actuel. Ils étaient peu mais de toutes races confondues. Tous avaient un point commun, ils trouvaient que le fait que ces mages aient la main prise sur tout Fletindrass était inadmissible. En effet, cette race se croyait supérieure à toutes les autres, de ce fait, ils conquirent tous les royaumes, un par un, semant terreur et destruction. Pendant des mois, ces Elus traversèrent Fletindrass de part en part, voyant la crainte dans l’œil de chaque personne devant les Sorciers. Ainsi ils se levèrent devant eux, leur montrant toute leur puissance. Hélas, ce ne fut pas suffisant, les mages les vainquirent. Bien que salement amochés, ils étaient encore en vie, jetés négligemment dans les entrailles de ce monde. C’est là qu’ils découvrirent l’existence des dragons, eux qui vivaient en maître jadis, au temps du Commencement. La rumeur était vraie ; certains avaient survécus. Les Elus revinrent à l’assaut, avec en guise de renfort, leur dragon. Les détails nous ont échappés avec le temps, mais ils triomphèrent en les faisant retrancher dans l’actuelle Gxentill. Puis personne ne sut ce qu’ils devinrent, mais une légende dit que leur âme s’implanterait dans d’autres futurs Héros quand un grand danger menacerait Fletindrass. Et cela fait 100 ans qu’il n’y en a pas eu, même pas une ombre.

C’est la légende populaire, sans doute la plus véritable car j’ai regroupé toutes les différentes versions pour en faire une seule. Pour la célébration, je me suis fait engager comme serveur, pouvant ainsi écouter les ragots. Jadis, au temps de mon ancienne vie, j’avais appris ce métier, je constatai que cela m’était resté. La Grand-Salle du petit village était déjà remplie de monde, je vis quelques visages familiers dont deux particuliers : une elfe qui essayait de tracer un chemin à travers la foule et dans un coin, légèrement retiré du reste, se trouvait une autre elfe. Je pris donc deux coupes de vin, les posai sur un plateau et m’approchai. Elle ne me regardait pas mais je savais que c’était elle, Adryeila. Déjà satisfait de mon effet de surprise, je me mis devant elle, me penchai pour arriver à sa hauteur et lui dit :

-Une coupe de vin, Mademoiselle ?



[HRP : Ici chacun donnera une petite partie de son histoire, veillez à ne pas en faire trop non plus ]

Adryeila restait en retrait ne souhaitant pas se mélanger à la foule excitée. La foule n'était composée que d'humains, les elfes s'étant coupés du reste du continent suite à la terrible guerre qui opposèrent les Elus et les sorciers. Peu d'entre eux sortaient du royaume, mais Adryeila n'aimait pas être confinée dans un endroit. Sa soif de connaissance n'avait aucune limite et son envie de rétablir la justice auprès des autres l'avaient poussée à voyager sur Fletindrass. Mais, plus que sa soif de connaissance, c'était surtout les contraintes de ses parents qui l'avaient poussé à fuir son royaume d'enfance.

Perdue dans ses pensées, elle ne remarqua même pas le jeune homme qui s'était approché d'elle.
Surprise par sa proposition, elle se méfia de cet humain. Puis reconnaissant Itaka, elle lui sourit.
Cet humain était décidément étonnant et, contrairement aux membres de sa race, il ne craignait point les elfes.

"Avec plaisir", répondit-elle en observant le jeune homme et en se demandant pourquoi il venait toujours vers elle, même si sa compagnie lui faisait -à son grand étonnement- le plus grand bien.

"Souhaitez-vous rester auprès de moi ?" lui demanda-t-elle, par politesse, avec la grâce qui incombait à son peuple.

Adryeila prit une des deux coupes du plateau, je pris la seconde et reposai tel un véritable serveur le plateau sur une table proche. A son invitation je répondis d’un hochement de tête, de toute façon je comptais rester vers elle. Je la trouvais différente, bien évidemment des humains, mais aussi des elfes. Elle n’avait pas mon cynisme mais il était hors de question qu’elle ne s’intègre à la foule, à mon grand soulagement. Je l’invitai à lever la tête d’un doigt levé. Je n’attendis pas qu’elle obéisse pour m’adosser au mur et regarder le dôme de verre qui surplombait la salle. Au delà se trouvait un ciel magnifiquement étoilé, comme si les cieux même célébraient cette fête. Pendant que j’identifiais avec quelles étoiles je me repérais, une question me vînt aux lèvres, question que je ne savais pas être envieux d’exprimer un jour :

« Dis-moi, d’où viens-tu ? »

Cette demande m’interloqua moi-Même, avais-je un quelconque lien avec l’elfe ? Ce n’était pas une rivalité, peut-être le respect envers mes supérieurs que l’on m’avait naguère apprit ? Non elle ne l’exprimait pas assez. Mais alors quoi ? De l’amitié ? Sentiment absent chez moi, du moins jusqu’à maintenant. Zélir ne manqua pas de se moquer de moi.

« Et bien, donjuan, que fais-tu ? Aller lance toi !
-Idiot, tu sais bien que l’amour n’a pas de place en moi…mais l’on ne m’a jamais interdit l’amitié. Est-ce comme Seifer ?
-Je n’en sais rien mais ton sentiment me fait peur sérieusement, même envers Seifer tu n’as pas exprimé ça, avec lui ça tient plus de la rivalité, certes amical, mais c’en reste. Peut-être qu’avec l’elfe c’est de l’amitié pure et simple ?
-…Peut-être »

Je m’aperçu que je dévisageai Adryeila, je détournai les yeux en cachant ma gêne. Chose que je faisais parfaitement bien d’habitude, mais c’était difficile en ce moment précis. Ce nouveau sentiment ne me plaisait pas du tout.

Adryeila sursauta. Jamais on ne lui avait posé une telle question. Question qu'elle n'appréciait pas particulièrement. Aussi répondit-elle sèchement :

" Ca ne vous regarde pas !"

Puis se rendant compte de son attitude, elle se radoucit.

"Disons que je n'aime pas en parler ... C'est très compliqué et ne mérite pas d'être raconté. Aussi je vous demanderai de ne pas insister"

L'elfe savait que cette réponse laisserait le jeune homme dans le mystère et l'intriguerait davantage mais elle ne voulait pas l'embarrasser avec tous ses problèmes et surtout elle ne souhaitait pas reparler du passé. A présent elle était heureuse.
Yalindra s'immisça dans ses pensées :

"Il faudra bien que tu en parle un jour, avant que l'on découvre ta véritable identité ! lui dit-elle dans un reproche.
- Il en est hors de question ! s'emporta la jeune elfe. Je ne veux plus être la même personne qu'avant. Je ne veux plus que l'on m'enferme et que l'on m'interdise tout, comme le faisait mes parents !
- Cela n'arrivera plus ! lui répondit la dragonne. Tu sais très bien que je ne les laisserai pas faire ! Mais en attendant, si quelqu'un découvre qui tu es vraiment, tu seras en danger ! Et nous serons seules face à ces menaces ...
- Je n'ai pas à lui dire ! Ce n'est pas l'affaire d'un humain ! répliqua Adryeila sur ton qui imposait le silence.

Adryeila regarda Itaka. Elle ne pouvait l'impliquer dans cette histoire. Elle appréciait trop le jeune homme pour lui faire risquer sa vie. Et, pour éviter de faire tourner la conversation autour d'elle-même, et se mit à le tutoyer et lui demanda :

"Puis-je te retourner la question ?"

A présent, elle voulait savoir. Pourquoi ce jeune homme ne craignait pas les elfes ? Que faisait-il, lui, un dragonnier, ici, en tant que serveur ? Quelle était son histoire ?
Sa propre curiosité étonna l'elfe. Il ne lui arrivait pas de se soucier à se point d'un seul humain. Mais elle se doutait bien qu'il aurait un rôle à jouer auprès d'elle, sinon pourquoi Erassann, la divinité qu'elle avait appris à vénérer pendant son enfance, l'aurait placé sur sa route ?

Le fait qu'elle ne réponde pas à ma question me fit lâcher un sourire ; j'étais plutôt heureux qu'elle ne s'étende pas sur le sujet. Mais ce même fait m'intrigua alors, la curiosité que l'on m'avait appris était piquée à vif ; c'était sûr, cette elfe cachait quelque chose. Naturellement, j’analysai toutes les situations possibles : était-elle la princesse de son pays ? Ou en tout cas de sang noble ? Une truande peut-être ? Même si elle n’en a pas l’air, il ne faut pas se fier aux apparences, mais sa propre attitude ne me faisait pas penser à ça. Etait-elle maltraitée ? Cela expliquerai le fait qu’elle ne se mélange pas à la foule, par crainte, et aussi cela réglerai la question de pourquoi sa présence ici ? J’avais trop peu d’informations sur l’elfe ; il m’était impossible de me pencher sur l’une ou l’autre de ces hypothèses.

Quand Adryeila me tutoya, un frémissement imperceptible m’envahit. De son point de vue, nous étions des amis, comme je le « craignais » même si cela ne m’effrayait pas, au contraire bizarrement, ça m’apaisait. Quand je me remis du fait qu’elle me tutoie, je saisis sa question : l’elfe voulait savoir d’où je venais. Je n’avais pas envie de lui mentir, aussi voulais-je dévoiler une partie de mon existence si particulière.

« Cela va t’étonner mais, comme tu me le demande avec une telle fougue, je veux bien te dévoiler mon passé. Tu vas être surprise ; j’ai passé mon enfance dans l’actuelle Péninsule du Diable, comme je m’y attendais, Adryeila écarquilla les yeux à la mention de ce nom, mais à l’époque cela s’appelait la Péninsule du Dragon. Il n’y a que 4 ans que les monstres l’ont envahie. Je suis né près de Castlecerf, la capitale, d’une union incongrue. En effet je suis un bâtard royal. L’héritier au trône est mort avant ma naissance, et ma mère pendant. On dit qu’il est décédé assassiné. Mais personne, hormis le roi lui-même, Itard Quert, qui envoya quelqu’un me chercher, en l’occurrence sa « demi-sœur », Edea, bâtarde elle aussi. Elle m’éduqua jusqu’à mes six ans où elle me fit découvrir la cour, en secret. En effet, les rumeurs avaient fait bon train, apparemment le défunt prétendant au trône avait un bâtard. Et le sang de la lignée royale Quert est très fort, autrement dit, j’avais hérité des traits physiques qui caractérise les Quert. Edea me présenta au roi sans que personne n’en sache rien et Itard me dit qu’il me nourrirait, éduquerai et protègerait si je lui jurai fidélité. Ce que je fis. Ainsi je devins la Justice du Roi, comme Edea, qui se révéla être mon mentor pour que je puisse faire tout ce qu’incombe ce titre. »

Adryeila semblait ne pas comprendre à quoi je faisais allusion en parlant de « la Justice du Roi », aussi je lui souris en lui disant : « Justice du Roi est l’homme lige du roi, caché dans l’ombre, j’affichais une confiance aveugle à Itard, ainsi qu’à la famille royal, il me disait de me renseigner, ou même d’assassiner, quelqu’un et je le faisais sans poser de question. Oui en effet, j’étais ce qu’on peut appeler aussi « l’assassin du roi ». C’est ainsi que j’officiai, aidé par Seifer, l’homme blond à la cape blanche que je recherche, du même âge que moi, il fut aussi recueilli par Edea et éduqué comme moi. Mais, à nos 18 ans, le drame arriva. Une sorcière de Gxentill fit son apparition et fit déferler les monstres sur la Péninsule. Malgré tous nos efforts pour les exterminer, ils arrivèrent sur Castlecerf très rapidement. Ils tuèrent tout le monde et la sorcière emporta Seifer pour l’éduquer à la magie, en effet il avait un défaut : il recherchait le pouvoir. Il me laissa ainsi seul, seul avec ce message : " Quand tu seras assez fort, reviens me chercher, mais assure toi de pouvoir me battre ou ce ne sera que peine perdu, à la prochaine Itaka ! ". Après une courte pause pour reprendre mes esprit, je me rendis à la salle du trône où le roi agonisait, lui aussi me délivra un message : " Part Itaka ! Voilà ta dernière mission : VIE ! ". Puis, avec Zélir, nous sortîmes de la Péninsule, difficilement certes, et pendant quatre longues années nous avons cherché, en vain, Seifer et Edea, perdus quelque part en pleine nature. C’est pas très réjouissant mais voilà mon histoire, les mots suivant m’arrachèrent les lèvres, si tu as des questions n’hésite pas… »

Adryeila suffoqua. Cet humain avait vécu une vie bien pire que la sienne. Mais était-ce vraiment comparable ? Soudain elle se sentie mal à l'aise. Itaka lui avait raconté sa vie alors même qu'elle venait de refuser de le faire. Comment pouvait-elle prétendre être une amie si elle ne lui rendait pas la pareille ?

" Je te l'avait bien dit ! remarqua Yalindra.
- ...
- Alors tu refuses de l'admettre ? fit la dragonne. Raconte lui au moins quelque chose !
- ...
- Tu n'es pas très loquace ! Décide-toi ou je m'en occupe à ta place ! rugit Yalindra."

Adryeila déglutit. Sa dragonne était bien capable de mettre en pratique ses menaces. Elle respira un grand coup et se lança :

" Tu as fait preuve d'une grande franchise en me confiant ta vie. Aussi, je te raconterai un peu la mienne ..."

"Je suis née, il y a de nombreuses années de cela, dans une des nombreuses forêts du Royaume d'Halindrein, au sein du plus grand clan d'elfes, le clan des Wayssën. Mon père, membre très influent du clan, ne fut guère ravi par ma naissance. Il souhaitait avoir un fils, et non fille. Néanmoins, ma naissance lui permettait de conclure une alliance avec le deuxième clan du royaume. Ainsi, il me promit au fils de leur chef. Ma mère ne s'y opposa pas. Elle savait quel sort attend chaque jeune fille elfe. Elle m'éleva donc, en m'inculquant toutes les bonnes manières et la grâce que doit avoir une bonne épouse.
Cette vie m'étouffait. Chaque jour était répétitif. Je n'en pouvait plus. Alors pour échapper à cette ambiance, je m’enfuyais, régulièrement, et j'allais m'amuser avec mes amis, qui m’apprenaient l'art de combattre avec l'arc ou encore l'épée.
Mais un jour, mon père, lassé de toutes mes escapades, décida de m'envoyer auprès de mon futur mari. Je refusais de vivre ma vie, enfermée, soumise à mon époux.
Je me suis donc enfuie, j'ai quitté le royaume d'Halindrein et n'y suis plus jamais retournée.
C'est en quittant mon royaume que j'ai trouvée Yalindra. Depuis nous parcourons Fletindrass en aidant ceux qui sont dans le besoin"

" Voilà, tout ce qui s'est passé. Ma vie est moins trépidante que la tienne."

Adryeila souffla. Elle avait réussi à ne pas mentionner les petits détails.
Yalindra gronda :

" Tu exagère !!! Tu aurais du lui dire !
- Pour le mettre en danger ? Tu n'imagine pas le sort qui lui sera réservé si mon père apprend que je familiarise autant avec un humain ! répliqua la jeune elfe.
- ?
- Tu ignore tout de mon père. Crois-tu que le souverain des elfes appréciera que sa fille fréquente un membre de la race qu'il juge "inférieure" ? Je ne sais pas quel sort me sera réservé si je revois mon père. Mais je sais que si Itaka sera avec moi, pour lui ce sera la mort."

Adryeila soupira. Son statut pouvait la mettre en danger si les sorciers venaient à entendre parler d'elle. Autant que son nouvel ami ne connaisse pas sa véritable identité. " Il fuirait sans doute s'il venait à l'apprendre." songea-t-elle.

Se tournant de nouveau vers Itaka, elle lui demanda afin de ne pas répondre à d'éventuelles questions sur sa famille :

" Que feras-tu le jour où tu te trouveras devant Seifer ?"

J’observai Adryeila immobile à côté de moi, elle semblait comme paniquée. Finalement l’elfe me raconta son propre passé. Quand elle évoqua le clan elfe Wayssën je tressailli imperceptiblement ; cela faisait bien longtemps que je n’avais pas entendu parler de ce clan. Le fait qu’elle soit de ce clan était une étrange coïncidence. Sa vie était bien triste, Adryeila était le sujet d’un mariage arrangé, sans doute une des choses les plus difficiles à vivre. Je saisi que j’émanai une certaine compassion, j’avais changé cela va sans dire. Un bien beau but que d’aider les personnes dans le besoin mais il n’y a rien de tel pour se mettre dans des ennuis improbables. Même après m’avoir confié une partie d’elle-même, la jeune elfe semblait encore en conflit avec son être ; elle ne m’avait pas tout dit c’était évident.

Sa question me sembla bizarre, pourtant elle était évidente. Mais en plus du fait que personne ne s’était intéressé à moi avant elle, d’ailleurs je le vivais très bien, je n’avais jamais songé de ce que je ferrai une fois devant Seifer. J’arborais un sourire emplit de nostalgie.

« Je suppose que cela se terminera en combat, comme souvent… Le dernier de nos combat, même s’il ne sera sans doute pas amical. Mais avant je dois le retrouver et en apprendre le plus sur lui, ses pouvoir et la sorcière qui est avec lui. Je pense qu’elle est encore en vie, mais pour combien de temps ? Pour avoir plus de pouvoir, beaucoup de sorciers annihile et draine l’énergie magique et vitale d’un autre mage. Seifer est envieux de pouvoir, de plus il apprend rapidement et a une fâcheuse faculté à dépasser son maître facilement, la vie de la sorcière est comptée je pense. »

Le silence s’installa entre nous, silence cassé par une musique entrainante et les habitants du village qui se mirent à bouger et à danser. Je reposai ma coupe de vin, me retournai vers Adryeila et lui tendait ma main en guise d’invitation. La dernière fois que j’avais fait ce geste était pour empoisonner légèrement ma compagne de danse. Je cessai d’y penser ; j’avais envie de me changer les idées et je supposai que la jeune elfe aussi.

Adryeila regarda Itaka avec tendresse. C'était la première fois qu'on l'invitait à danser ! Elle sourit, et tendit sa main pour prendre celle du jeune homme. Ses parents seraient bien étonnés de son attitude et surtout ils seraient furieux !
Itaka et Adryeila se rendirent sur la piste et esquissèrent quelques pas de danse. Ce n'était pas le domaine de prédilection de la jeune elfe mais elle se débrouillait plutôt bien.
Soudain une personne attira son regard. Une elfe ? Que faisait-t-elle ici ? Etait-il possible qu'elle puisse reconnaître son ascendance ? Adryeila paniqua.

" Calme-toi ! lui recommanda Yalindra.
- ...
- Respire !
- S'il te plaît Yalindra, LAISSE-MOI ! hurla la jeune elfe."

Adryeila se dégagea brusquement d'Itaka. Sans prendre le temps de s'excuser auprès de lui, elle se fraya un chemin parmi la foule et fila vers la porte de l'auberge pour s'aérer l'esprit. Elle espèrait surtout ne pas avoir laisser le temps à cette jeune elfe de prendre conscience de qui elle était. Son secret était en péril. Ce qu'Adryeila ignorait, c'est qu'un grand danger les menaçait au-dehors.

A mon grand étonnement, la jeune elfe me donna sa main en esquissant un sourire radieux ; il aurait pu séduire beaucoup d’hommes. Je la conduisis à la piste de danse et nous y restâmes quelques minutes pas moins inoubliables. Adryeila avait l’air de grandement s’amuser à danser, bien qu’elle hésitait sur certains pas, la voir bouger à l’unisson avec moi fut un plaisir, même si certains, comme l’elfe qui nous observait, aurait dit «un honneur». D’un coup, ma partenaire de danse s’enfuit en me repoussant, comme prise de peur, et s’enfuit au dehors. L’autre elfe la regarda avec étonnement, quand ses yeux revinrent sur moi, ils exprimaient comme un dédain à mon égard. A vrai dire, je n’en avais que faire. Je me déplaçai aussi vite que l’abondance de la foule me le permettait et, enfin, atteignis l’imposante porte en bois massif serti de feuille d’or qui clôturait la salle des fêtes.

Quand je rejoignis Adryeila, son regard était rivé sur les cieux. Et pour cause : un immense dragon descendait peu à peu vers nous et plus il perdait en altitude, plus sa taille m’impressionnait. Ce qui choquait aussi était ses yeux rouges, un rouge qui perçait l’obscurité presque complète de la nuit. Son corps était d’un noir encore plus foncé que celui de Zélir, ce qui était peu commun, mais la plupart de la peau de la bête était emprisonné dans une armure dont l’alliage m’était inconnu et qui était serti de runes… des runes magique. Il n’y avait aucun doute, c’était le célèbre dragon de Gxentill, Ryle. Tous les écrits des Années Noires font la mention de ce dragon des mages, la pièce maitresse de la domination des sorciers. Or aucun de ces textes décrit une quelconque disparition de Ryle, et pour cause : 100 ans après le revoilà.

L’impressionnante créature se jeta contre le dôme en verre de la Grand-Salle. Le verre se brisa en des milliers d’éclats et la panique commença. Une foule de personnes défoncèrent littéralement la porte pour se jeter dehors pour éviter la mort, mais beaucoup n’eurent pas cette chance. Un regard, un hochement de tête à l’égard d’Adryeila et nous rentrâmes dans le chaos. Seul une poignée de gardes et quelques invités ainsi que l’elfe restaient à l’intérieur. Ryle replia ses grande ailes et baissa légèrement la tête nous faisant découvrir que sur celle-ci se tenait un homme : un sorcier. Et pas n’importe lequel, c’était Haldaran IV, le roi de Gxentill ainsi que le plus puissant mage de Fletindrass.



[HRP : Si vous voulez bien décrire votre point de vue de la bête pour qu’on soit d’accord sur son apparence ce serait cool. Et si vous le voulez, faite parler le mystérieux sorcier Haldaran : )]